Comme je l’ai dit dans l’article précédent, c’est à New York que le mouvement street art continue à faire parler de lui. Plus précisément au nord de Manhattan dans le quartier pauvre de Washington Heights. Et je peux même être plus précis en disant que tout à débuté dans la 183ème rue. Pas mal hein ?
Bon en fait c’est plutôt facile parce qu’a partir de ce moment les « writters » graffent en plus de leur « blaze », leur numéro de rue. Comme par exemple Joe 136, Barbara 62, EEL 159, Yank 135 et Léo 13, Taki 183, Tracy 168 ou encore Stay High 149.
Nous allons dans cet article nous intéresser particulièrement à Taki 183 qui est l’un des premiers à avoir recouvert les murs de New York et même plus. Il est devenu une légende du tag New Yorkais.
Dans ce quartier de Washington Heights en 1969, la population est principalement composée de migrants grecs, cubains, portoricains et dominicains. Demetrius, jeune coursier qui s’ennuie et fricote avec le redoutable gang des « savage nomads ». Un gang très violent de ce quartier. (Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire du gang je vous invite à découvrir le documentaire : « 80 block ») . Demetrius donc, un jeune grec un peu paumé, découvre avec son ami Greg un gars qui tague son nom sur un mur : Julio204. Demetrius et Greg trouvent le concept sympa et décident de le faire aussi.
Demetrius choisit le « blaze » TAKI qui est un diminutif commun en Grèce de Demitrius. Mais à la différence de Julio204, Taki ne se limite pas à taguer son quartier. En effet il commence à taguer toutes les surface qui peuvent supporter de la peinture : métro, pub , mur etc.
Je vous vois déjà me dire : « oui mais Matthieu , c’est peut-être l’un des premiers mais il n’est pas plus intéressant qu’un autre » et je vous répondrai qu’en effet, il n’est pas plus important qu’un autre. Mais c’est un journaliste du New York Times du nom de Charles Don Hogan qui pense le contraire et écrit un article sur lui le 21 juillet 1971 intitulé « Taki 183 Spawns Pen Pals » soit en gros : « Taki lance une nouvelle mode».
Quand les médias s’en mêlent
Dans cette article, Taki est interviewé par le journaliste qui lui demande si le coût annuel pour effacer les tags (à l’époque approximativement de 300000 dollars) ne le dérange pas. Ce à quoi Taki répond : « I work, I pay taxes too and it doesn’t harm anybody » (je travaille, je paie des impôts et cela ne fait de mal à personne). Vous pouvez retrouver l’article complet dans les archives du New York Times.
Après cet article Taki fut considéré comme le King par tout les jeunes de New York. Surtout quand il a été dit qu’il avait tagué son nom sur une voiture des services secret.
Mais Taki n’était pas intéressée par la célébrité et après cette mode lancée, il décida de poser les bombes de peintures, reprit ses études , créa une famille et disparut du monde de la rue.
Voila, c’est tout ce que je peux vous dire sur Taki 183. Personnellement, je ne suis pas fan de ce Taki 183, je ne vois pas l’intérêt d’écrire vite fait son blaze sur le mur sans qu’il n’y ait aucun motif. C’est taguer pour taguer. Mais ce petit gars est un tournant dans l’histoire du street art et il va pousser d’autre jeunes aux talents cachés à se découvrir et faire évoluer cet art de rue.
Dans le prochain article, nous arriverons au tournant de l’histoire du street art et le coté artistique va montrer le bout de son nez…
photos : archives NYTimes
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