Dans l’article « culture déco » du jour, une matérieau pas ordinaire : le Galuchat !
Qu’est ce que le Galuchat ? me direz-vous. Ça commence fort car le Galuchat est un cuir fait à partir de peau … de poisson ! Plus particulièrement du requin « roussette » et de la raie « pastenague ».
Le Galuchat issu de la seconde est très convoité car il possède de gros grains. A l’inverse, celui tiré du requin a de petits grains et rétrécit énormément au tannage. D’où son surnom de Peau de chagrin en référence au roman de Balzac. Vous savez, cette histoire dans laquelle un jeune homme désespéré achète chez un antiquaire une peau qui rétrécit à chaque vœu exaucé.
Les deux peaux ont des écailles placoïdes (ce joli mot savant signifie que les écailles sont constituées d’émail et de dentine comme les dents). Ces écailles ont aussi la particularité de se recouvrir partiellement de la tête à la queue, comme les tuiles d’un toit. Une fois tanné, le galuchat est un des cuirs les plus résistants au monde.
A la découverte du Galuchat à travers les ages et les usages
Les premières utilisation connues du galuchat remontent au 8éme siècle au Japon. Il servait à gainer de petits objets et les poignées des sabres des samouraïs.
Il y est toujours présent d’ailleurs pour une toute autre utilisation : les râpes à Wasabi ! Vous savez cette pâte verte très très épicée servie avec les sushis …
Il arrive au 16ème siècle en Europe sous le nom de « requin de Chine » ou le « chien de mer ». Les marchands anglais faisaient venir ces peaux depuis les comptoirs des Indes.
Le premier français à le travailler, sans grand succès, fut Jean-Baptiste Courtois. Son voisin d’atelier, maitre artisan gainier, a consacré sa vie à maitriser la technique de transformation de cette peau. Il s’appelait Jean-Claude Galluchat et laissa son nom (en perdant un « l » au passage) au produit lui même. Madame de Pompadour, favorite de Louis XV, adora les objets réalisés par Monsieur Galluchat qui devinrent dès lors le « top » de la mode.
Mais les modes ne durent pas et il fallut attendre les années 1920-1930 pour que réapparaisse le galuchat, avec la période « Art Déco » et ses magnifiques meubles gainés.
Entre les deux, cette merveilleuse peau sera utilisée en ébénisterie comme abrasif avant l’invention du papier de verre. D’ailleurs connaissez vous la chanson d’Aristide Bruant « Nini peau d’chien » ? La Nini que les habitants du quartier de la Bastille aimaient tant vendait sans doute de ces « peaux de chien (de mer) » Faubourg Saint Antoine depuis longtemps quartier des fabricants de meubles.
Allez, tant pis si je chante faux, je vous en fredonne le refrain :
A la Bastille on aime bien Nini peau d’chien,
Elle est si douce et si gentilleu
On aime bien (qui ça ?)
Nini Peau d’chien (où ça ?)
A la Basti-i-lleu ! 😉
Photo d’en tête – Jules et Jim – fournisseur de tissus d’ameublement d’exception
Bonjour
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A bientôt