Un article « culture déco » sur le guéridon ? Quelle drôle d’idée : tout le monde sait ce que c’est…
C’est vrai ! Probablement même que tout le monde en a (au moins) un chez soi. Eh bien, justement, c’est parce que ce petit meuble à tout faire est quasi indispensable dans une maison qu’il mérite un article, histoire de se remémorer ses lettres de noblesse.
Et puis êtes-vous certain de bien différencier le guéridon de la sellette ou de la console ?
Nous l’avons dit, le guéridon sert à tout : faire-valoir d’un vase ou d’une statuette, table d’appoint pour boire le thé entre copines, table de chevet, bout de canapé… ou même moyen de communication avec les esprits !
photo : turbulence-deco.fr
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A quoi ça ressemble un guéridon ?
Le guéridon est une petite table souvent ronde, parfois munie d’un unique tiroir. Son piétement est généralement central (ceux du style Empire se terminent souvent par un tripode) mais on trouve des guéridons à trois, quatre ou cinq pieds. Dans ce dernier cas, ses pieds sont souvent reliés par une entretoise ornementale (on dit une tablette entrejambe pour les guéridons de style Louis XV et XVI).
Les guéridons sont utilisés depuis l’antiquité : on en a retrouvé à Pompéi et Herculanum. Mais ils ne sont (ré)apparus en France que vers le milieu du XVIIe siècle.
Vous l’aurez donc compris, le look du guéridon dépend de l’époque ! Aujourd’hui c’est une petite table élégante sur laquelle on place des objets légers.
D’où vient le nom Guéridon ?
Un nom rigolo (dans guéridon, il y a gai et rit, forcement ça fait sourire !) mais d’où vient-il ?
A vrai dire, on n’en est pas très sur. Au XVIIe, « o gué et laridon » est le refrain une chanson dans laquelle on se moque d’un personnage. Il pourrait donc s’agir d’un personnage de farce chantée. Mais on dit aussi que le nom cette petite table vient du personnage mauresque de comédie (un jeune esclave appelé Guéridon) souvent sculpté sur son pied unique et qui tenait dans sa main un flambeau. D’autres sources pensent que le guéridon est un mot africain rapporté par les Provençaux. A vous de choisir votre version préférée.
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Guéridon, sellette ou console ?
Commençons par ce qui les rapproche : les trois sont des petits meubles dit d’appoint, pratiques et décoratifs pour y déposer des objets quotidiens : clés, courrier, sac à main, pièces de monnaie…
Mais pour les puristes voici ce qui les différencie.
Je ne reviens pas sur la description du guéridon vue plus haut. La sellette ressemble beaucoup au guéridon mais elle est en général destinée à mettre en valeur un objet unique (vase, statuette…). De ce fait, la sellette est souvent plus haute et plus étroite que le guéridon. La console elle, a une caractéristique, c’est d’être toujours placée contre un mur qui parfois la soutient quand elle n’a que deux pieds ou même un seul.
Les noms évoluent en déco (pour le meilleur ou pour le pire dans ce cas), on trouve donc aujourd’hui des « bouts de canapé » qui sont des guéridons un peu plus bas que la normale peut-être, mais qui ont perdu cette qualité évocatrice de charme et de poésie que leur conférait l’ancien vocable…
Que faire avec un guéridon ?
Nous avons vu que l’utilisation première du guéridon était d’accueillir un candélabre, un chandelier ou un flambeau. Aujourd’hui, outre sa vocation à mettre n’importe quel objet aimé en valeur, le guéridon est en soi une pièce de décoration, évocateur d’un style.
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Prenons par exemple la mode encore actuelle des intérieurs dits « scandinaves » (Oui, oui, il faut se préparer à sa fin prochaine ;)) il a bien souvent suffit de repeindre une tablette vintage à trois pieds compas d’une couleur pastel pour intégrer ce style plébiscité dans un intérieur.
Un petit truc en passant pour vous préparer à intégrer la prochaine tendance phare : le style « bohême » qui pointe déjà le bout de son nez puis sans doute le style « wild » (on prend les paris ? ;)). Dénichez un guéridon de style, de préférence un peu amoché. Peignez le de couleurs vives mais usées (éventuellement d’un motif figuratif) en laissant apparaitre le bois brut et placez le près d’un canapé ou d’un fauteuil de style totalement différent. Une première touche bohème dans votre pièce !
Bref, on aime le guéridon parce qu’il sert à tout : de table de chevet près du canapé convertible, de station d’accueil du smartphone, de tabouret pour les soirées entre copains s’il est suffisamment solide, de repose plateau télé, de desserte, de table de salon… On a tous besoin d’un petit guéridon !
D’ailleurs les plus grands designers nous ont tous donné LEUR(S) version(s) du guéridon : de Jean Prouvé en 1950 avec sa « table guéridon » en bois, aux modèles TIP TOP et Vicieuse de Starck, en passant par le « XST » de Xavier Lust en aluminium pour ne citer que ceux là.
Même les peintres s’y sont collés ! Vous avez vu « vase de fleurs sur un guéridon » de Bernard Buffet en image à la une. Bien sur il y a aussi le célèbre « Grande nature morte au guéridon » de Picasso (qui est tout sauf morte d’ailleurs ;)). Voici celui de Georges Braque (mais bon, faut avouer qu’il est un peu encombré…)
Alors choisissez votre style, votre matériau, votre forme, votre utilisation et faites tourner les guéridons pour retrouver leur esprit 🙂
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